Ce matin là j’ai remonté les gorges de l’Arly, passé St Gervais (il y a un longboard jaune devant l’office du tourisme) perdu dans des souvenirs de jours anciens, descendu la vallée de l’Arve jusqu’au Giffre … Personne chez Aluflex, je suis arrivé un peu tard, et en plein réaménagement de la vieille usine. Premier rendez-vous ajourné, je passe sous le Salève et repars vers Genève.
Je retrouve Stef au bord du lac : c’est un plaisir de faire connaissance et d’échanger enfin de vive voix.
Ahhh la Suisse ! Comme personne n’est Parfait, je n’avoue qu’un vice : le Cénovis, et les trois mamelles de la Suisse – la Rivella, le Ricola et le Ragusa ! J’ai découvert cette année la double crème de Gruyère – fantastique avec les meringues et le café…
Dimanche matin, 8h : départ pour les Avants.
Passé Lausanne, avant Montreux nous quittons les vignobles de bord du lac pour monter dans les bois. Un village idéal nous attend, chalets sur les pentes, drapeau au vent, le Chatelard accueille les jeunes filles pour leur apprendre les bonnes manières … nous y sommes enfin.
Fab (à roulettes) nous accueille chaleureusement et nous remet le viatique : le bon pour la remontée en funiculaire.
10h : les noctambules émergent doucement, enfilent leur cuir et sortent leurs engins.
Nous montons vers le départ dans des parfums de graisse, de cuir, de caoutchouc et d’uréthane brûlé.
La population se compose d’une centaine de descendeurs, environ ¼ de longboards, ¼ de luges et butts, ¼ de rollers, dont un quad très à l’aise, le reste étant composé de Freeboards, de Dirt-bikes, de Gravity-bikes, et des deux Skull de Claude Gesta (j’ai vu un proto qui trainait dans la cave de l’usine Aluflex la veille).
Équipement, première montée, et … petit crachin ! Peste ! Glissades, freinages inefficaces, gamelles … la première descente est terrible !
Stef s’est lancé énergiquement dans la descente avec un skate de sa fabrication – que je vous présenterai bientôt – et valse au premier virage. Parti loin devant, il s’arrête brutalement dans un bas-côté un peu plus loin. La troisième chute sera la dernière pour la journée : épaule en vrac et cuisse endolorie, il est réformé.
La page d’informations du Bukolik qualifie le site d’engagé : de fait la pente est régulière à 7 ou 8%, avec 3 épingles et un schuss : pas moyen de décélérer, il faut freiner et maîtriser ses trajectoires sur une route de la largeur d’une voiture. J’ai rapidement senti que je n’étais pas au niveau pour cette pente, ce qui ne m’a pas empêché d’en profiter tranquillement pour carver et affuter les Cult que j’avais emmenées pour l’occasion.
Le starter (Woody le cow-boy ?) me laisse partir en queue de peloton, en ajoutant, mi-rigolard, mi-compatissant, « dans trente secondes j'envois les luges ! ». Quand on sait que les plus rapides passent à 89 km/h dans le schuss, il y a de quoi serrer les fesses !
Je descends donc pépère, veillant à maîtriser ma vitesse, et surtout mon freinage, alternant carve et freinages en drop-foot et grands slides à l’entrée ou à la sortie des virages pour le plus grand plaisir des spectateurs et des photographes. L’un d’eux me demandera plus tard si c’est moi qui « prends les virages en souriant » - bien sûr, trop heureux de profiter d’une aussi belle occasion, même si je n’en mène pas toujours large : on me verra plus souvent en position de freinage qu’en schuss.
Un peu plus tard un groupe de La Familia est arrêté au bord du talus, un peu sonné. Aigle Noir ne se départit pas de son calme olympien, et Drazgul ne perd pas le sourire communicatif qu’il arbore en toutes circonstances. Girafe s’est tordu la cheville, Elianor est passée à travers une barrière en bois qu’elle a cassé avec son casque (intégral moto, heureusement). Elle en sera quitte pour une raideur cervicale et les symptômes d’un traumatisme crânien.
Dans l’après midi la course sera interrompue après le crash de Sdubs, qui sonne la fin de la course.
Le temps de refaire le monde autour d’une IPA Greene King ou d'une Rivella rouge, en compagnie de Bieuzy et quelques autres et chacun repart vers son horizon, France, Italie, Angleterre, Allemagne, Suisse bien sûr.
J’ai eu le plaisir de faire la connaissance de Padu de LGS – nous en reparlerons: quelques unes des plus belles planches qu'il m'ait été donné de voir – Virginie, Réunionnaise en vacances, quelques membres de La Familia reconnaissables à leurs beaux T-shirts, Claude Gesta, et bien d’autres …
Énormes remerciements à Fab à roulettes et toute l’équipe de l’ALF pour cette belle organisation estivale – au carrefour de l’Europe, merci à Stef et toute sa famille pour leur accueil.
2 commentaires:
Beau récit! Et malgrès les blessures un belle journée...surtout avec une pinte de IPA - je ne savais pas qu'elle était présente en France. C'est une de mes bières préférées!
... pas en France ... en Suisse !
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