mardi 19 février 2013

Alexanderplatz, Kalifornia - 1986


En 1986 le gouvernement de la République Démocratique Allemande demande au combiné industriel Nagema, spécialisé dans les plaques de cuisson du chocolat et autres articles industriels, de produire le premier skateboard Est-allemand : le Germina Speeder.




Cet engin hybride entre le skate et le roller n'aura pas un grand succès technique ou commercial - il est cher, fragile, instable et mal conçu avec un frein à l'avant - mais il traduit l'influence grandissante d'une jeunesse de Berlin ou Leipzig qui regarde du côté de la Californie et qui imite, qui bricole, qui échange avec la jeunesse de l'Ouest.

Ce jouet industriel a 10 ans de retard sur la technique de l'époque avec ses petits trucks trois-points, mais c'est un symbole de modernité et de loisir exotique, le "Fun" américain ou le "Ding" allemand.
Quand Rodney Mullen , Eric Dressen ou autres stars passent par Berlin-Ouest, les informations circulent, et dès 1986 ils se retrouvent à l'Est avec la jeunesse de l'Alexanderplatz.


L'occupation des espaces publics pose problème dès le début des années 80, avec une confrontation trop forte avec les orientations du régime politique d'alors. Pourtant dès 1986 l'état tente de fédérer la pratique en l'inscrivant dans un cadre athlétique traditionnel, et en proposant cette étrange planche 100% Est-allemande.
Cette politique d'assimilation ne rencontrera pas de succès, le skate étant alors ressenti comme individualiste, rebel et réfractaire à une norme.
En 1988 une compétition avec des allemands de l'Ouest est organisée par les instances officielles. Malgré les pressions de la Stasi, a rencontre a lieu ....L'année suivante le mur tombera: le monde est un peu plus libre.



A l'été 2010 une expo Freaks ! of nature a rappelé ces années de magie et de rêve américain.

Le documentaire This ain't California sorti en 2012 à la Berlinale retrace ces années expérimentales, avec une sélection photo de 1982, et des souvenirs d'avant la chute du mur; c'était en 1989.

Heute, Ich bin ein Berliner !
Article très visuel der Spiegel à retrouver ici
pour identifier des lieux, des dates et des grands noms toujours actifs.

5 commentaires:

Chris a dit…

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