Blue Monday le jour le plus déprimant de l'année ?
Non, une invention marketing, destinée à faire vendre des voyages ou du bien-être préfabriqué.
Blue Monday c'est le choc de mars 1983, quand l'industrie du disque innovait avec le format Maxi 45, le 12" - théoriquement pour une écoute de meilleure qualité - et qu'un producteur investissait dans une pochette d'exception dessinée par Peter Saville.
Une pochette découpée, pas de nom d'artiste visible, pas d'album avant 2 mois ... un titre unique, doublé en face B par un instrumental "the beach".
La révélation de la face rotative viendra 2 mois plus tard à la sortie de l'album "Power and lies".
Les découpes s'inspirent des disquettes souples 5"1/4 en usage alors.
A l'arrivée, un objet unique, rare, et étrangement beau.
Musicalement, il y a des influences diverses, résumée ici par le bassiste Bernard Sumner : “Blue Monday” was influenced by four songs: the arrangement came from “Dirty Talk”, by Klein + M.B.O.; the signature bassline with octaves came from Sylvester’s disco classic, “You Make Me Feel (Mighty Real)”; the beat came from “Our Love”, by Donna Summer; and the long keyboard pad on the intro and outro was sampled from the Kraftwerk song “Uranium”, from the Radio-Activity album.
Prévu pour être une "outro", un sample passant en boucle sans l'intervention des musiciens pour permettre la sortie de scène après les rappels, ce titre devient une mélopée mélancolique, portée par une voix froide, désincarnée, encadrée par un rythmique imparable.
Réédité en 1988 puis en 1992, samplé notamment pour Kylie Minogue en 2001 pour son remarquable Can't get Blue Monday out of my head, ce titre est intemporel, efficace et percutant.
On peut retrouver ici la genèse de ce titre dans ce documentaire suédois :
http://www.svtplay.se/video/1681962/del-2-av-6-engelsk-text-english-subtitles
On visitera avec intérêt le portfolio de Peter Saville :
http://galleryhip.com/new-order-blue-monday.html
L'histoire de la construction de cette pochette surprise est racontée ici :
http://galleryhip.com/new-order-blue-monday.html
Un mot de conclusion des musiciens eux-mêmes : cet objet est unique, presque incongru dans notre XXIe siècle dématérialisé. Une relique, une icone des années 80... J'y étais.
Wilson’s naiveté and “mismanagement” allowed something brilliant and legendary to happen — something we’re still talking about today. If it had been some tight-ass accountant running things at Factory, Peter Saville’s amazing cover would have been scotched, and the “Blue Monday” 12-inch single wouldn’t have become the amazing cultural artifact that it is.
The song is the song, and would be cool in and of itself. But the fact that N.O. chose to release it as a 12-inch with only “The Beach” instrumental on the B-side, went with the amazing but ludicrously expensive die-cut cover, released it with even the band’s name hidden in a color code … that’s the stuff of legend that transcends the song itself. There’s all sorts of reasons why “Blue Monday” deserves its own mini-documentary, and the excessive but visionary packaging is a big part of it.
One thing to think about is what we’ve lost with our new era of essentially all-digital music distribution, when nobody much cares about physical media (or by extension, cover art) anymore, or the discrete, tangible cultural artifact that a 12-inch single represented. If “Blue Monday” were just being released today, would a fucking MP3 become the stuff of such legend? Would Peter Saville and his vision even come into play?
Une addition de dernière minute - Blue Monday continue à intéresser les musiciens, et dans un étrange mouvement rétrospectif, Obsolete Orkestra a recréé ce son avec des instruments de 1933 - beaucoup d'acoustique et quelques étranges effets ...
Attention les masques tombent ...
Quelques sources sur les pochettes de l'époque ...
Ultravox "Visions in Blue" 1982