Je discutais avec un spécialiste des mérites comparés du
punting sur la
Cherwell,
l'Isis et la
Cam, pour arriver à cette conclusion sans appel: le punting c'est pour les mietjes, les "
petits bras", et les
Vénitiens.
Seuls les imbéciles étant incapables de changer d'avis, je devais rapidement réviser cette opinion péremptoire à la lecture du courrier le mon ami
Stéphane, qui me relatait une heureuse initiative locale de l'été 2011.
Je consulte le programme des Fêtes dites "de Genève" et je constate
qu'enfin il se passe quelque chose pour nous, les
résidents. Nos autorités ont eu la bonne idée de fermer les routes
adjacentes au bord du Lac, pendant les deux week-ends de fêtes. Pas de bagnole ! Pas de bruit ! Pas de gaz d'échappement ! Le rêve, enfin !
Dimanche 7 août, j'embarque ma fille Julia au bord du lac et on se
fait un bon trip, poussette et pompage au programme, avec un vent
soutenu, difficile, surtout pour Julia qui ne maîtrise pas encore le
pompage.
Nous croisons des skaters, des in-lines, des quads et beaucoup de vélos car cette journée est également celle du Slow-up, qui consiste en un parcours d’une trentaine de kms
balisés et relativement plats, réservés à tout ce qui n’a pas de moteur.
Il s’en organise environ 2 par mois dans toute la Suisse pendant la
période de Juin à fin Septembre.
Sur le chemin du retour, nous croisons également un longboard
avec un stick. J’explique à Julia les origines du truc et le principe.
Nous avons le vent de face et je me dis qu’un paddle, dans ces
conditions ça nous permettrait de moduler les poussées… Nous terminons
nos 12 kms fourbus et contents.
Lundi, je fonce au magasin de bricolage et achète 4 bois
circulaires en hêtre de 2000/30mm , un bois de 1000/50mm et une
lambourde de sapin de 1000/20/30mm. Egalement 4 vis de 100/4 chez le quincaillier du coin. Enfin je vais me procurer 8 pucks de hockey à 1.90. Prix pour
le tout : 130 euros
Mardi matin j’attaque avec la ferme intention d’avoir fini
pour pouvoir profiter encore de ce nouvel espace de jeux le dimanche
suivant, cette fois avec toute la famille .Je coupe, je taraude, je râpe, je lime, je ponce, je colle. Ça prend forme.
Mercredi soir, les parties bois des sticks sont terminées.
Plus qu’à vernir et fixer les pucks.
Jeudi: je n’allais pas laisser ça sans déco !
J’opte pour des motifs traditionnels maoris, des fleurs et dessine un motif de tikis.
Pour Julia ce sera jaune et noir –
comme sa Jaguar.
Gaëtan désire du noir et du rouge avec un serpent.
Je lui impose quelques fleurs histoire d’unifier la famille.
Pour le stick de Vânia je pense aux couleurs nationales du Brésil,
un dégradé de bleu à jaune
en passant par le vert.
Le mien est dégradé rouge sur fond bois naturel,
plus les fleurs bien sûr – en rouge ou blanc.
Tout cela agrémenté de
lignes en spirales ou droites sur nos bâtons.
Vendredi soir tout est terminé.
Samedi on se refait le même parcours avec Gaëtan, sans le vent: plus facile, la chaleur plus intense. Une bonne ballade sur un
rythme tranquille car la vitesse que l’on peut acquérir à la force des
bras sur terrain plat est relativement faible comparée à un pompage
soutenu. Le stick permet d’alterner les techniques
et également d’obtenir un appui supplémentaire lorsque l’on
pompe. Il suffit de prendre le stick dans les 2 mains et de s’en servir
comme balancier. Pas mal !
Dimanche matin…Soleil et quelques nuages.
Les filles, qui
secrètement pensaient qu’elles allaient y échapper, me regardent de
travers lorsque je leurs propose la ballade prévue.
J’entends des :
– Et ça va prendre combien de temps, ton histoire ?
- Mais
tu y es déjà allé hier !
– Et puis il commence à pleuvoir !
– Encore !!
Je tiens bon, nous y allons.
Retour sur le même parcours, cool…Aucune bagnole, le calme.
Les filles apprécient leur nouvelle stabilité sur roulettes, surtout
Vânia qui n’est pas une habituée des sports de glisse.
Julia et
moi poursuivons un peu plus loin et sommes immortalisés par un photographe itinérant.
Comme il est mentionné sur le site de
Kahuna, le stick permet de travailler en douceur les abdos, les trapèzes, les
pectoraux, même les jambes si on varie les positions de poussées.
Les clichés hawaïens sont assez plaisants:
belles routes, beaux gosses musclés et soleil omniprésent.
Tout le monde n'ayant pas comme Pierce Brosnan
la possibilité de pratiquer le SUP Stand Up Paddle sur une mer chaude et ensoleillée,
on peut envisager la combinaison du stick avec un longboard, comme Matthew Mc Connaughey.
et manifestement, c'est marrant !
A nous les grands espaces, la liberté est au bout du paddle !
Les accessoires griffés Kahuna étant assez chers,
de nombreux essais de une construction artisanale ont été réalisés:
Mon ami Patrick utilise un morceau de mat en carbone,
La poignée va de la tête de pioche à la balle de tennis en passant par la pelote de caoutchouc.
Le puck de hockey est une possibilité pour la partie en contact avec le sol,
les roues de roller inline fixes ont été testées avec succès,
si vous envisagez plus technique, voilà une autre idée.