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dimanche 30 septembre 2012

En passant


J'ai été très surpris en écoutant un entretien avec Jack Kerouac en 1952 de l'entendre citer en français un poème de Jacques Prévert tiré du récent recueil Paroles, édité en 1946.
Quel écrivain d'aujourd'hui peut citer un poète actuel, d'un autre pays de surcroît ?

J'ai eu quelques rencontres, quelques lectures heureuses cet été, et je suis ravi de les partager avec vous ici.
Quel rapport avec les roulettes ?
Aucun - la poésie participe de l'équilibre du monde, extérieur comme intérieur, et nous sommes dans un sport où l'équilibre et la gravité priment... ne nous en privons pas !


J'avais entamé l'été avec Kate Atkinson, qui est toujours une excellente lecture, "Parti tôt, pris mon chien" peut être encore davantage que ses romans précédents par la richesse des citations semées ça et là. Avec une citation d'Emily Dickinson on commence bien.

Je suis ensuite parti pour le Londres de 1920 sur les traces de Paul Morand, avec quelques réminiscences du Londres illustré par Gustave Doré tel que décrit en 1875 par Louis Hélault.

Puis il y a eu cet article révélateur de Julian Barnes dans le Guardian qui a éclairé une relation littéraire entre deux grands piliers du roman romantique moderne, Great Gatsby et sa source, le Grand Meaulnes, jusqu'alors souvent traduit en anglais par "the lost mansion" ou "the lost estate", le domaine perdu - celui du rêve et de l'idéal.



En Août je suis tombé sur ce recueil des Poétes du Chat Noir, revue et cabaret parisien de la fin du XIXe siècle, qui su rassembler les meilleurs talents de l'époque.
L'introduction d'André Velter restitue avec brio ce foisonnement extraordinaire de conteurs, chanteurs, poètes et rimailleurs.
Ce spécialiste est également un grand poètes de notre époque - il sera intéressant de visiter son oeuvre.


Poursuivant quelques versions des Passantes, superbe chanson de Georges Brassens adaptée d'un poème d'Antoine Pol de 1913 - un contemporain donc d'Alain-Fournier, l'auteur du Grand Meaulnes, je suis tombé sur les oeuvres de Jean Chanoir, artiste modeste et poéte délicat, auquel j'ai emprunté quelques oeuvres pour illustrer cet article.


J'ai donc bouclé quelques liens, entre les poètes du Chat Noir et Jean Chanoir, entre Alain-Fournier et Antoine Pol, entre Henri Fournier et Yvonne de Quièvrecourt, entre Meaulnes et Gatsby, en passant.


Allez, une petite roulette quand même, l'occasion était trop belle ...


Beau projet à partir de l'affiche de Steinlein par Alice Fearless.
Il faut toujours se méfier d'un chat noir ... n'est-ce pas Edgar Poe ?
Merci à Jeff et Lna.


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