PJ Lynch Death and the maiden, 2010 |
J'ai découvert dernièrement ce plateau de street Consolidated Alan Petersen, " Death and the maiden ",
inspiré d'un tableau de Hans Baldung, " la jeune fille et la mort " de 1491.
inspiré d'un tableau de Hans Baldung, " la jeune fille et la mort " de 1491.
Ce thème est inhabituel dans l'iconographie du skate,
et pourtant central dans l'art Antique, Médiéval, Renaissant ou Moderne dans la civilisation Européenne.
Peinture murale médiévale à Berne, Suisse.
Les grecs nomment ces thèmes Eros & Thanatos:
La transformation de la jeune fille en femme est un vertige pour l'homme,
un commencement et une fin, un abyme,
Hans Baldung, 1495
la Mort enlace la beauté, et l’entraîne vers la tombe dans une danse sensuelle.
La mort danse: c'est la danse macabre, la Totentanz, qui entraine les vivants dans une sarabande infernale:
nul ne sait de quoi demain sera fait, il faut vivre l'instant présent intensément.
Nous reviendrons sur ce thème de l'éternelle jeunesse et de ses nombreuses traductions et représentations stylisées dans l'univers graphique du skate.
Les représentations sur ce thème sont très nombreuses, dans toutes les périodes :
Edvard Munch 1893
Marianne Stokes vers 1900
Cette composition de 1959 aux personnages fantomatiques de Joseph Beuys prend un éclairage dramatique si on déchiffre l'entête de l'enveloppe qui lui sert de canevas.
Plus récemment, des illustrateurs comme Hel , PJ Lynch (illustration de titre)
ou Christoff Baron reprennent également ce thème traditionnel.
Hel Lokidottir 2010
Christoff Baron, La jeune fille et la Mort 2009
Je n'avais pas encore vu ce thème traditionnel associé à l'iconographie du skate,
- c'est maintenant chose faite.
Les sculptures sur ce thème ne manquent pas
je retiens ce bronze de Brême :
En poésie cet instant de flottement, ce virage de la vie a été illustré par Ronsard dans son Ode à Cassandre, "Mignonne ..." ou par Du Bellay pour rester dans un contexte Renaissant.Une Charogne de Baudelaire évoque cruellement cette morsure du temps, ce vertige devant le masque de la corruption et de la mort, sous l'apparence fragile et sensuelle de la beauté.
Les M omniprésents dans la poésie de Boris Vian recèlent-ils une face obscure ?
En musique on pourra écouter avec plaisir le Lied de Schubert de 1817, Tod und das Mädchen, ou la Totentanz de Frantz List de 1859. Je vous recommande la version enregistrée par Georges Cziffra.
Il y avait aussi un titre New Wave/indus similaire, mais je n'arrive pas à le retrouver:
Front 242 ou Trisomie 21 ?
Retrouvez ce thème dans l'article
Superbe article!
RépondreSupprimerTrès enrichissant!!
Bravo encore une fois..
dingue ce blog...
Article passionnant et très bien documenté!
RépondreSupprimerJe me coucherais un peu moins inculte ce soir :).
Il n'empêche qu'on imaginerai pas comme ça que le graphique d'une simple planche de skate puisse aller chercher aussi loin dans notre culture...
Purée mec, excellent cet article !
RépondreSupprimerUn fil conducteur, tendu d'une faux vers les cheveux d'une jeunette, qui nous fais traverser le temps, le temps d'une expo sur un thème macabre & étincelant.
Merci.
Nik Van Der Cerf & Fulub.
Ahhh Monsieur Van Der Cerf ! Je viens justement de trouver une belle Jeff Kendall presque aussi fournie question cornouillers que votre nom me le laisse imaginer !
RépondreSupprimerLa suite lundi, dans la même approche ...
A Lille le magasin Catry rue Royale affiche une vitrine de Vanités extraordinaire et (à mon goût) angoissante. Allez voir ...
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